Un article dans la Nouvelle revue d’esthétique: Le gloseur, anticipation critique de l’IA artistique

Voici le résumé proposé par NotebookLM

L’article de Thomas Michaud étudie le roman de science-fiction Génies en boite de Fritz Leiber comme une anticipation de l’intelligence artificielle capable de remplacer les auteurs humains. Il analyse comment ce roman prophétique explore les questions esthétiques, éthiques et sociales soulevées par la création littéraire automatisée. L’auteur examine la possibilité d’une révolte néo-luddite contre cette technostructure littéraire, ainsi que les intérêts de classe servis par l’art produit par l’IA. L’article propose une lecture adornienne de l’industrie culturelle envisagée par Leiber, en se demandant si les œuvres produites par l’IA conserveront une force subversive ou si elles imposeront une idéologie consensuelle. Enfin, il considère si l’émergence de l’IA culturelle pourrait conduire à une standardisation de la pensée et à une soumission à une technostructure autonome.

Thème Principal: L’article analyse le roman « Génies en boite » de Fritz Leiber comme une anticipation prophétique de l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative et de son impact potentiel sur la création littéraire, l’industrie culturelle et la société. L’auteur, Thomas Michaud, propose une lecture adornienne de ce roman, explorant les questions esthétiques, éthiques et socio-économiques soulevées par la possibilité de remplacer les auteurs humains par des machines capables d’écrire des romans.

Idées Clés & Faits Importants:

  • Anticipation de l’IA Artistique: Le roman de Leiber, publié en 1961, anticipe l’apparition de « gloseurs » (wordmills), des machines capables d’écrire des romans, remplaçant ainsi les auteurs humains. Ceci est considéré comme une anticipation remarquable des IA génératives contemporaines. « Le roman Génies en boite de Fritz Leiber a anticipé l’apparition de machines capables d’écrire des romans à la place des humains avec soixante ans d’avance sur le processus d’innovation technologique. »
  • Révolte Néo-Luddite: Le roman décrit une révolte néo-luddite où les « gloseurs » sont détruits par les ouvriers chargés de leur entretien, mécontents de leurs salaires. Cette destruction est comparée à la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie. Cet événement cataclysmique met en lumière la dépendance de la société aux machines et les potentielles conséquences socio-économiques de l’automatisation de la création littéraire.
  • Critique Adornienne de l’Industrie Culturelle: L’article propose une analyse adornienne des œuvres littéraires produites par l’IA, les inscrivant dans des luttes de classes. Il explore la question de savoir si ces œuvres peuvent continuer à imposer un esprit de liberté humaine face à la technostructure, fonction traditionnellement attribuée à l’art. « Ainsi, les œuvres littéraires produites par les IA s’inscrivent dans des luttes de classes. Pourront-elles continuer à imposer un esprit de liberté humaine face à la technostructure, fonction de l’art ? »
  • Standardisation et Totalitarisme Doux: L’article soulève la crainte d’une standardisation des goûts et des visions du monde sous l’influence de l’esthétique de l’IA, préparant les esprits humains à leur intégration dans une mégamachine. Ceci évoque un « totalitarisme doux » imposé par la sujétion de l’humanité à l’ordre des machines et à une rationalité structurée par une orthodoxie culturelle.
  • Motivations Économiques de l’Automatisation: Dans le roman, l’automatisation de la création littéraire est motivée par la recherche de rentabilité et la volonté de se débarrasser des contraintes liées aux auteurs humains (salaires, revendications, psychoses). Cullingham, directeur de Rocket House, explique : « c’est un petit monopole de rédacteurs qui écrivaient le gros de la littérature romanesque […] Évidemment, une machine […] était sans comparaison plus efficace qu’une écurie d’écrivains remuants… »
  • Postérité Fictionnelle des « Gloseurs »: L’article mentionne d’autres œuvres de science-fiction ayant exploré le thème des machines à écrire des histoires, telles que « La Vérité avant-dernière » de Philip K. Dick et « La Cybériade » de Stanislaw Lem.
  • Parallèles avec le Luddism et le Néo-Luddism: La destruction des gloseurs est comparée au mouvement luddite du XIXe siècle et au néo-luddisme contemporain, soulignant la contestation des dérives écologiques et politiques liées aux technologies.
  • Question de la Paternité Artistique: L’article interroge la question de la paternité des œuvres produites par l’IA. Qui sont les véritables auteurs : les travailleurs chargés de faire fonctionner les IA, les propriétaires des machines, les programmeurs ou les utilisateurs ?
  • Futures Possibilités et Scénarios: L’article explore divers scénarios futurs, comme la publication de livres inspirés par le style d’auteurs décédés, écrits par des IA, ou le remplacement des auteurs humains par des « cerveaux d’anciens écrivains, placés dans des cuves ».

Citations Clés:

  • « Un gloseur n’est pas une personne comme un robot […] Tout ce qu’il sait faire, c’est écrire du roman. » (Définition d’un gloseur dans le roman)
  • « c’est un petit monopole de rédacteurs qui écrivaient le gros de la littérature romanesque […] Évidemment, une machine […] était sans comparaison plus efficace qu’une écurie d’écrivains remuants… » (Justification économique de l’utilisation des gloseurs).
  • « Par leur analyse de la culture de masse (…) Horkheimer et Adorno s’efforcent de démontrer que la force novatrice de l’art est paralysée, dès lors qu’il se confond avec le divertissement, ses contenus étant vidés de toute critique et de toute utopie » (Référence à la théorie adornienne de l’industrie culturelle)

Conclusion:

L’article « Génies en boite » offre une analyse pertinente et prospective de l’impact potentiel de l’IA sur la création littéraire, en s’appuyant sur le roman éponyme de Fritz Leiber. Il met en lumière les questions essentielles liées à l’éthique, à l’esthétique, à l’économie et à la société, tout en soulignant la nécessité d’une réflexion critique sur les implications de cette technologie en pleine expansion. La révolte, telle que présentée dans le livre, est économique, et souligne une dépendance à la technologie qui pourrait rendre l’humanité dépourvue une fois l’accès à celle-ci perdu.

L’article entier est ici: https://shs.cairn.info/revue-nouvelle-revue-d-esthetique-2024-1-page-59?lang=fr&tab=auteurs

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