Thomas Michaud, Editions Le Manuscrit, 2022
De la fiction à l’innovation, ces visionnaires qui ont changé le monde
Thème central: L’évolution de l’idée de colonisation et de terraformation de Mars, de la science-fiction à une ambition concrète portée par des entrepreneurs comme Elon Musk, et les implications éthiques, économiques, politiques et sociales qui en découlent. Le document explore également l’influence de la science-fiction sur la conception du futur, la technologie et même l’innovation capitaliste.
Principales Idées et Faits Marquants:
- Elon Musk et la Colonisation Martienne:
- Musk vise à envoyer un million d’humains sur Mars d’ici la fin du siècle et à créer une ville. Il justifie cela par la nécessité d’une civilisation multiplanétaire en cas de catastrophe sur Terre.
- Son projet de terraformation (larguer des bombes nucléaires sur les pôles) suscite des réactions mitigées : certains le considèrent comme un visionnaire, d’autres comme un « fou dangereux ».
- « Coloniser Mars, du mythe à la réalité » est un objectif qui prend forme grâce à l’entreprise Space X.
- La Science-Fiction comme Source d’Inspiration et de Questionnement:
- La trilogie martienne de Kim Stanley Robinson a popularisé l’idée de la terraformation et soulevé des questions éthiques sur la légitimité de transformer une planète.
- « Dans Mars la rouge (1992), il envisageait une première expédition vers Mars en 2026 et l’implantation de colonies dans le but de terraformer la planète. »
- Le terme « terraforming » a été introduit par Jack Williamson en 1941.
- La science-fiction influence la sphère économique et politique, créant des « visions du futur particulièrement influentes ».
- Le « Marsisme » et la Réactivation du Mythe de la Frontière:
- Le « marsisme » est l’idéologie visant la colonisation et la terraformation de Mars, perçue comme un modèle précurseur pour d’autres exoplanètes.
- La conquête de Mars réactive le mythe de la frontière, un récit viral influençant l’économie.
- « Conquérir Mars réactive le mythe de la frontière, et pourrait bien constituer un récit viral »
- L’Imaginaire de la Civilisation Martienne et des Menaces:
- L’idée d’une civilisation martienne a été popularisée par des astronomes comme Camille Flammarion et a influencé la science-fiction, notamment avec des récits de guerre interplanétaire (ex: La Guerre des Mondes).
- L’ouvrage Edison’s conquest of Mars dresse le portrait des martiens comme enlevant des humains et ayant construit des monuments sur Terre.
- L’idée de la présence de canaux sur Mars a conduit à la croyance qu’ils luttaient contre la sécheresse, grâce à un réseau d’irrigation.
- Von Braun, Musk et le Rôle de la Science-Fiction Prophétique:
- Wernher Von Braun, un pionnier de la technologie spatiale, a écrit Das Marsprojekt (1952), un roman de « hard science fiction » décrivant une expédition vers Mars et une civilisation martienne utopique.
- Von Braun envisageait même un dirigeant martien nommé « Elon », une coïncidence que Musk prend avec humour.
- « Il évoquait même le règne d’un « Elon » sur Mars. Ce nom, inventé pour cette éminente fonction, désigne un titre monarchique, une sorte de pape de la civilisation martienne. »
- La science-fiction est perçue comme un genre prophétique, capable d’anticiper des évolutions sociétales.
- Mars One: Utopie et Téléréalité:
- Le projet Mars One (mission habitée sans retour) a montré un enthousiasme du public pour la colonisation martienne, mais a échoué en raison d’un manque de crédibilité technologique et de financement.
- Le projet proposait une téléréalité pour financer la mission, mélangeant le rêve martien et le spectacle médiatique.
- Critiques de la Vision de Musk et des Enjeux Éthiques:
- Kim Stanley Robinson, l’auteur de la trilogie martienne, exprime son scepticisme envers les discours utopistes de Musk et souligne la nécessité d’une science spatiale démocratique et éthique.
- Robinson conteste l’idée de Mars comme « canot de sauvetage » pour l’humanité et insiste sur la nécessité de préserver la Terre.
- Il s’oppose à une approche impérialiste de l’exploration spatiale.
- « il est important de dire que l’idée de Mars en tant que canot de sauvetage est fausse, à la fois au sens pratique et moral (…) Il n’y a pas de planète B »
- Seul Sur Mars et le Réalisme Scientifique:
- Le roman Seul sur Mars d’Andy Weir est un récit réaliste de survie sur Mars, inspiré par Robinson Crusoé, mais ne prend pas en compte le rôle des entreprises privées (New Space).
- Capitalisme Spatial et Gouvernance Martienne:
- La question du système productif sur Mars est posée, avec des arguments pour un capitalisme libertarien (Nelson et Block) et des critiques mettant en garde contre l’exploitation des ressources et des individus.
- La science-fiction propose des scénarios de colonisation par des entreprises, mais aussi des critiques des dérives potentielles du capitalisme spatial.
- La question du futur gouvernement martien est abordée, avec des propositions allant d’une technocratie à une gouvernance démocratique et cosmopolite.
- « Le libertarianisme du capitalisme spatial de Nelson et Block est essentiellement utopique et ne prend pas en considération les enjeux de pouvoir militaire qui se jouent dans l’espace. »
- Le Rôle Performatif de la Science-Fiction:
- Les « fictions performatives » de la science-fiction peuvent se réaliser, influençant la technologie, l’économie et la politique.
- Les créateurs de fictions visionnaires peuvent donner vie à leurs idées.
Citations Essentielles:
- « Coloniser Mars, du mythe à la réalité »
- « Dans Mars la rouge (1992), il envisageait une première expédition vers Mars en 2026 et l’implantation de colonies dans le but de terraformer la planète. »
- « Conquérir Mars réactive le mythe de la frontière, et pourrait bien constituer un récit viral »
- « Il évoquait même le règne d’un « Elon » sur Mars. Ce nom, inventé pour cette éminente fonction, désigne un titre monarchique, une sorte de pape de la civilisation martienne. »
- « il est important de dire que l’idée de Mars en tant que canot de sauvetage est fausse, à la fois au sens pratique et moral (…) Il n’y a pas de planète B »
- « Le libertarianisme du capitalisme spatial de Nelson et Block est essentiellement utopique et ne prend pas en considération les enjeux de pouvoir militaire qui se jouent dans l’espace. »
Conclusion:
Ce document met en lumière la complexité de l’ambition de coloniser Mars. Il souligne l’influence considérable de la science-fiction, non seulement comme source d’inspiration, mais aussi comme outil d’analyse critique des enjeux éthiques, politiques et économiques liés à cette entreprise. Il est crucial de considérer ces aspects pour façonner un futur spatial responsable et bénéfique pour l’humanité. Le succès du capitalisme sur Mars dépendra de la façon dont les risques et les bienfaits potentiels de ce système sont pris en compte.
Synthèse réalisée par NotebookLM
