
Ce nouveau livre vient de sortir. Il traite de la politique spatiale européenne depuis les années 1970 et la création de l’ESA. Depuis les années 2000, une réforme de cette institution est envisagée, dans le but de la rendre plus efficace et performante. La société européenne est en effet à la croisée des chemins. Elle devra s’adapter pour faciliter l’éclosion d’un secteur spatial compétitif si elle ne veut pas que son économie passe à côté de la révolution du New Space. La création d’une base sur la Lune, voire sur Mars, ainsi que l’exploitation minière des astéroïdes sont des enjeux cruciaux, aux niveaux symbolique, politique et économique.
Ce livre s’intéresse aussi au rôle de la science-fiction et du design fiction dans l’élaboration des visions stratégiques des innovateurs. A moyen terme, il est suggéré de stimuler la culture technique et scientifique auprès de la population européenne afin d’assurer ce que certains nomment une astroculture à l’échelle continentale. Le recours à la fiction est un élément central dans la perspective de mettre en place un système culturel favorable à des projets innovants de grande ampleur dans le secteur spatial. Si les Européens ont inventé la science-fiction, le genre a littéralement explosé aux Etats-Unis, contribuant à stimuler des projets comme Apollo dans les années 1960. A l’heure où de nouveaux acteurs comme la Chine développent à la fois leur secteur spatial et leur science-fiction, il est temps pour l’Europe de faire de même, en proposant notamment à sa jeunesse de développer sa créativité en proposant des fictions à vocations instituantes et performatives.