Ant-Man et la guêpe, popularisation de la physique quantique

Ant-man et la guêpe, États-Unis, 2018

Dans Ant-man et la guêpe, suite du film Ant-man, Scott Lang est assigné à résidence en raison du désordre commis en Allemagne en compagnie de Captain America à la fin de l’épisode précédent. Il reçoit toutefois un message de la femme de Hank Pym, l’inventeur de la technologie de rétrécissement, alors que celle-ci est coincée à l’échelle subatomique. Pym n’est pas surpris par cette nouvelle, car il a construit un tunnel quantique permettant d’accéder à cette dimension où sa moitié est coincée depuis trente ans. Hope Pym, leur fille, est devenue dans cet épisode la guêpe, c’est-à-dire un personnage capable de voler et de se miniaturiser. Elle fait équipe avec Ant-man pour tenter de récupérer le laboratoire et les technologies qui s’y trouvent, dérobés par Ava, la fille d’un ancien collègue de Hank qu’il a fait renvoyer et qui a construit une machine quantique qui a explosé, créant un déséquilibre moléculaire chez la jeune femme. Cette dernière est instable physiquement et doit vivre dans une chambre de confinement une partie de la journée pour ne pas disparaitre. Toutefois, elle est capable de maitriser le phasage et a été élevée pour devenir un agent furtif. Hank parvient à ramener sa femme du monde subatomique et Janet parvient à stabiliser provisoirement la dégénérescence d’Ava avec l’énergie quantique absorbée dans le monde subatomique.

Ce film diffuse une vision fantastique des promesses des recherches en physique quantique. Il fait rêver sur les applications prodigieuses de cette discipline, qui promet d’accéder à une réalité parallèle. La théorie des cordes postule par exemple que les particules subatomiques sont constituées de minuscules cordes vibrantes. Elle unifie la physique quantique et la relativité générale. La mécanique quantique décrit par ailleurs le comportement des particules subatomiques. Face à la complexité fascinante de ces théories, réservées pour l’heure à quelques spécialistes, il convenait de proposer des représentations de ces mondes subatomiques. La science-fiction s’est donc attelée à la question avec la saga Ant-man, qui s’inspire de la mode du quantique pour son scénario.

Nul n’a réussi pour l’heure à filmer les mondes subatomiques. Il n’en reste pas moins que cette partie de la réalité nourrit de plus en plus de fantasmes. Généralement représentée par des modèles mathématiques et des diagrammes, cette discipline avait bien besoin de l’aide de la science-fiction pour populariser certaines de ses théories comme le phasage. Notons toutefois que la miniaturisation du corps humain à l’échelle subatomique est impossible, car cela violerait les lois de la physique quantique. Ant-man est donc largement fantasmatique et dépasse les espoirs les plus fous de cette discipline.

Par ailleurs, le film met en scène de nombreuses applications relatives à la miniaturisation d’objets, comme un laboratoire, des maisons, des voitures, des uniformes, etc., insistant sur les perspectives fantastiques offertes par une telle technologie. Si pour l’heure la miniaturisation et l’augmentation sur demande sont impossibles, leur représentation dans un tel film renvoie à la tendance de l’industrie à miniaturiser un nombre croissant d’objets. Les ordinateurs, les drones, les dispositifs médicaux, les appareils photo et vidéo, ont ainsi connu une diminution importante de leur taille en quelques années. La technologie tend même à s’invisibiliser grâce à l’innovation. Si la technologie permettant de réduire et d’augmenter la taille d’un immeuble grâce à une télécommande est loin d’être accessible, elle n’en reste pas moins une exagération fantastique d’une tendance à maitriser de mieux en mieux la taille des objets commercialisés. Comme souvent la science-fiction génère et traduit des fantasmes se trouvant dans l’inconscient collectif, extrapolant à partir de phénomènes bien réels comme la miniaturisation pour imaginer des applications encore bien plus révolutionnaires. La saga Ant-man est donc un mythe sectoriel pour la physique quantique en général, et pour le secteur de la miniaturisation des objets en particulier.

Il est important de rappeler que ce film est avant tout une œuvre de fiction, et qu’il prend des libertés vis-à-vis des théories de physique quantique abordées. Cette œuvre appartient à l’univers Marvel et touche donc un très large public, habitué aux histoires de superhéros. Ces derniers tirent généralement leurs pouvoirs de découvertes scientifiques stupéfiantes émanant des recherches les plus pointues. Il est d’ailleurs fort probable que de telles fictions inspirent de jeunes esprits créatifs et scientifiques, qui pourraient se mettre en quête à l’avenir de réaliser les machines fabuleuses du docteur Pym, permettant d’accéder à l’échelle subatomique ou de réduire les corps humains. Cette science appartient pour l’heure au registre du fantastique, mais la science-fiction a montré sa prodigieuse faculté à anticiper de plusieurs années, décennies, voire siècles, les progrès scientifiques qui ont révolutionné les modes de vie de milliards d’humains. Rien n’empêche donc d’imaginer les applications prodigieuses des découvertes en physique quantique dans un futur plus ou moins proche.

Thomas Michaud

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