Ant-Man et la guêpe: Quantumania, et le mythe de la civilisation subatomique

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Etats-Unis, 2023

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est le troisième film mettant en scène ces personnages Marvel. Cassie, la fille de Scott Lang, a mis au point un appareil procédant à l’image d’un satellite pour cartographier les mondes quantiques. Elle a travaillé dans le plus grand secret avec Hank Pyme, le célèbre savant connu pour ses travaux sur les univers subatomique et la physique quantique. Janet, la femme de Hank, tente de les alerter sur les dangers d’envoyer un message vers le monde quantique, mais ils ne l’écoutent pas et ils se retrouvent aspirés dans une dimension parallèle. Ils y découvrent une civilisation que connait bien Janet, qui n’avait jamais cru bon d’en révéler l’existence, malgré ses trente ans passés dans cette dimension. Elle a aidé la Résistance à renverser un individu nommé « Le Conquérant », qui exerce un pouvoir tyrannique sur le Royaume quantique. Ce dernier est aidé par un cyborg, MODOK, acronyme de « Méca-organisme dont le seul objectif est le carnage ». Kang le Conquérant a été banni de son monde et exilé de force dans le Royaume quantique, afin qu’il ne puisse pas s’en échapper dans la mesure où il se trouve en dehors de l’espace et du temps. Janet avait appris ces informations en se connectant à son vaisseau neurocinétique, piloté par la pensée et stockant toute sa mémoire. Pendant ce temps, les fourmis du laboratoire de Hank ont aussi été aspirées et ont traversé une dilatation temporelle, leur permettant de vivre des milliers d’années en seulement 24 heures, ce qui les mène à un niveau de développement technologique phénoménal. Les cinq humains aident les habitants du Royaume quantique à se libérer de l’emprise de Kang. La révolution est un succès grâce à l’aide des fourmis. Ant-Man, bien aidé par la Guêpe, vient à bout de Kang.

Le film prolonge la réflexion sur les mondes subatomiques et la physique quantique amorcée au début de la saga Ant-Man. Cette fois-ci, la fiction explore cet univers parallèle en le peuplant d’êtres intelligents organisés dans une civilisation semblable à celle de l’humanité sur Terre. Ainsi, il crée une mythologie technoscientifique relative à l’existence d’entités subatomiques évoluant en parallèle de l’humanité. La science-fiction a déjà popularisé la théorie de la pluralité des mondes possibles dans l’espace intersidéral, ainsi que l’existence potentielle d’extraterrestres. La saga Ant-Man diffuse l’hypothèse d’entités, voire de civilisations, évoluant à l’échelle subatomique. Ce type de considération est permis par les théories de physique quantique, et par celle des multivers. J’ai aussi proposé une représentation d’un peuple microscopique dans le roman La Nanoplanète. Cette histoire de science-fiction narre les aventures d’un inspecteur parti à la recherche d’une nanoplanète dérobée par l’entreprise Cosmix. Une civilisation de Nanohumains vit dans ce monde et détient un pouvoir considérable dans l’organisation du système solaire. Des milliards de nanoplanètes sont disséminées dans l’univers et constituent dans ce roman le système neuronal d’une entité gigantesque. Infiniment grand et infiniment petit seraient ainsi liés pour organiser l’univers. Il ne serait ainsi pas surprenant que des êtres intelligents, voire des civilisations, existent à l’échelle nanométrique, voire quantique.

Mais il ne s’agit là que de pures spéculations permises par la science-fiction. Aucun programme de recherche d’intelligences subatomiques n’existe pour l’heure. Le film suggère la mise en place d’un tel projet en introduction, permettant la cartographie de ces mondes, comme cela fut fait avec les télescopes spatiaux ou le programme SETI de recherche de vies extraterrestres. Ant-Man génère une mythologie scientifique dans laquelle des êtres subatomiques jouent le rôle d’entités fantastiques, suscitant fantasmes et curiosité chez le spectateur. Il est probable que certains d’entre eux développent un phénomène de croyance et estiment qu’il soit fort probable que de telles civilisations existent dans une réalité parallèle. La science évolue aussi grâce aux croyances qui y sont associées. Ainsi, la curiosité vis-à-vis de l’existence d’une hypothétique civilisation extraterrestre a poussé l’humanité à financer des programmes sans cesse plus ambitieux de recherche de telles sociétés dans l’espace lointain. Il est ainsi possible que dans les prochaines décennies, les programmes de cartographie des mondes quantiques soient lancés, stimulés par l’adhésion à ce véritable mythe sectoriel de la physique quantique que constitue la saga Ant-Man. Rappelons que pour l’heure, aucune image des mondes subatomiques n’est disponible. Les films Marvel contribuent à populariser un champ scientifique éminemment complexe, suscitant plus d’interrogations que de véritables réponses sur la notion même de réalité. Ainsi, la science-fiction propose des représentations imaginaires de théories scientifiques, contribuant à l’élaboration d’une véritable mythologie utile aux chercheurs pour vulgariser des théories souvent complexes. Ant-Man et la Guêpe : Quantmania porte donc bien son nom. Il s’agit d’une histoire visant à susciter l’engouement populaire pour un champ scientifique extrêmement prometteur et qui pourrait révolutionner à l’avenir la manière de concevoir la place de l’humanité dans l’univers.

Thomas Michaud

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