Volcano, film sur une catastrophe volcanique

Volcano, États-Unis, 1997

Le film américain Volcano traite d’une éruption volcanique à Los Angeles dans un futur proche. Si la ville est régulièrement soumise à des tremblements de terre et sujette à une observation attentive par un organisme d’État, elle n’est normalement pas menacée par un volcan. Toutefois, dans cette fiction, les secousses sismiques s’accompagnent de signes inquiétants. Des travailleurs dans les tunnels souterrains sont brûlés, un lac se réchauffe rapidement, et de la lave pénètre dans les tunnels du métro. Une géologue émet rapidement l’hypothèse d’une éruption volcanique en cours dans la ville. Quelque temps plus tard, les faits lui donnent raison, puisque de la lave sort de terre en plusieurs points de la ville, causant le désordre et de nombreuses victimes. Le héros, Mike Roark, est directeur des services d’urgence de la ville. Il ordonne la création d’un gigantesque barrage en quelques heures afin de détourner une coulée de lave qui se dirigeait vers une zone résidentielle. Tout le monde croit la ville sauvée, mais la vulcanologue en charge de l’étude scientifique de la situation, révèle qu’une aggravation est possible. Une nouvelle fois, elle a raison, et Roark décide de faire exploser un immeuble pour détourner la lave et l’orienter vers l’océan.

Le film traite donc d’une situation encore inédite dans l’histoire de l’humanité, l’émergence d’un volcan dans une zone habitée. La géologue affirme que ce phénomène pourrait être lié à une fissure dans une plaque tectonique qui flotte sur le magma. Roark estime que l’irruption est un châtiment divin, dans la mesure où la Bible précise qu’il faut être fou pour construire sa maison sur du sable, en l’occurrence de créer un métro et la ville de Los Angeles sur une faille sismique. Il arrive que de nouveaux volcans apparaissent, mais rarement dans des zones habitées. L’Islande a ainsi connu récemment de telles émergences, sans que les volcans fassent de dégâts ou de victimes.

Le film réactive toutefois l’imaginaire du volcan destructeur, dont le cas le plus célèbre est l’anéantissement de la ville de Pompéi en 79 après Jésus Christ. Le Vésuve avait alors tué des milliers de personnes qui n’avaient pas eu le temps de s’échapper. En 1980, l’éruption du mont Saint Helens dans l’État de Washington aux États-Unis a détruit plusieurs villes et villages. En 1991, l’éruption du mont Pinatubo aux Philippines a aussi eu des conséquences désastreuses.

Ainsi, le film Volcano s’appuie sur la peur ancestrale du volcanisme, qui constitue une menace très difficile à anticiper pour l’humanité. Toutefois, la catastrophe et les solutions aux problèmes qu’elle génère sont traitées d’une manière spectaculaire et très peu crédible. Le film éveille toutefois l’attention du grand public sur cette menace naturelle que constitue le volcanisme. L’humanité peut être anéantie par une multitude de catastrophes, comme un astéroïde, une épidémie, des raz de marée, des giga feux, des sécheresses, des inondations, etc., mais aussi une augmentation de l’activité sismique. Les super-éruptions volcaniques sont rares, mais ont des conséquences importantes sur l’environnement, et peuvent provoquer des changements climatiques notoires. 

Le film est sorti la même année que Le Pic de Dante, qui s’inspirait de l’histoire de la ville de Saint Helens, dévastée par l’éruption du mont Saint Helens. Si ce film fut salué pour sa représentation réaliste du volcanisme, ce n’est pas le cas de Volcano, dont le scénario catastrophe exagérément spectaculaire a toutefois fait l’objet d’une parodie par la série South Park. Ces films ont eu le mérite de sensibiliser le grand public à la nécessité de consacrer des budgets de recherche importants à l’observation du volcanisme et de mettre en place des protocoles permettant d’agir en cas de catastrophe similaire.

Les films mettant en scène des catastrophes naturelles permettent de mettre les autorités chargées de gérer de telles situations face à leurs responsabilités. Le grand public, dont les impôts servent à financer de telles organisations, est ainsi sensibilisé à la nécessité de consacrer des sommes d’argent importantes à la préservation des zones habitées en cas de catastrophe. Ainsi, dans Volcano, le héros est responsable d’un centre de gestion des catastrophes, et apparait comme le sauveur de la ville, bien aidé d’une vulcanologue qui tombe même amoureuse de lui. L’institution et la recherche scientifique sont légitimées par cette fiction, qui les présente comme les seules voies de salut en cas de cataclysme. Un film comme Volcano, s’il n’est pas institutionnel, justifie toutefois le financement d’organisations visant à protéger la population des risques de catastrophes naturelles. Le grand spectacle est donc au service d’intérêts étatiques, les spectateurs sortant du film rassurés par l’action héroïque des super fonctionnaires de l’État américain.

Thomas Michaud

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